L’Artisanat marocain ! Un Grand coup subi par la Pandémie du Covid 19, une relance économique au ralenti et la relance du secteur a échoué.


Particulièrement touché en cette période, le secteur de l’artisanat doit retenir toute l’attention des décideurs politiques, et le gouvernement est appelé à sauver le secteur de l’artisanat, grandement menacé par la pandémie de Covid-19. Malgré le grand coup subi par le secteur de l’artisanat pendant l’état d’urgence sanitaire, les activités ont repris avec une moyenne de 65% en général, avec des variantes selon les régions et les métiers. Et d’après le ministère de tutelle, la relance de l’Artisanat représentant 7% du PIB et qui emploie 2,4 millions de personnes, doit se baser sur une nouvelle stratégie 2021-2030, actuellement en étude avec les Chambres d’artisanat, la Fédération des entreprises du secteur et les autres partenaires !! Pourtant, en attendant l’achèvement de ce plan d’action, Le ministère a réalisé une enquête sur l’impact de la pandémie sur les artisans, et dont les résultats  sont alarmantes, 35% des artisans sont encore en arrêt total, 54% incapables de payer leurs charges ; 43% en arrêts de ventes ; et 22% en arrêts de production. 

La crise actuelle a en effet provoqué une chute brutale des ventes suite notamment à l’annulation des commandes nationales et internationales, à la fermeture des espaces de production, des espaces de vente, des bazars et des sites touristiques et à l’annulation des salons, des foires commerciales et des événements saisonniers en raison de la difficulté de commercialisation des produits. Et la relance du secteur reste tributaire de plusieurs variables notamment de l’évolution de la pandémie, la capacité du secteur à amortir le choc et l’éventuel redécollage des autres secteurs connexes, particulièrement le tourisme. Mais pourquoi le tourisme précisément ?

Alors ; le Tourisme, toujours lié avec l’Artisanat, mais concrètement  c’est l’Artisanat qui est dépendante du Tourisme, eh oui ! La crise a concrétisé cette idée. La pandémie nous a éclairci une problématique majeur du secteur ; Le Tourisme qui favorise la commercialisation des produits de l’artisanat, y a pas vraiment de demande locale, les marocains ne sont pas des vrais consommateurs des produits d’Artisanat et sans entrer dans les détails, et expliquer comment se passe la commercialisation des produits de l’Artisanat dans les lieux de vente, les bazars…etc. ça c’est un autre problème.

Notre problématique réside dans l’absence de la demande locale, pourquoi les marocains n’achètent pas assez les produits de l’artisanat ?

Absence de produits adaptés au besoin de la demande locale et au pouvoir d’achat des marocains, manque d’entreprises structurées capables de produire en quantités pour répondre à la demande de chaînes de magasins, problèmes de qualité, de normes et de capacité de production… Ce sont là les principales raisons de la faiblesse du secteur.

Par ailleurs,  une autre problématique assez importante c’est la stratégie de promotion adaptée par la maison de l’Artisan qui manquait assez d’efficience. Le budget de promotion de l’Artisanat coûte des millions de dirhams chaque année pour des ventes qui se chiffrent en centaines de milliers !!. Et la concentration d’événements promotionnelles du secteur (la semaine nationale de l’Artisanat, les foires régionales organisés par les chambres d’artisanat, le salon professionnelle de Casablanca..etc) en un temps limité qui joue en défaveur des producteurs.

Et vu la situation actuelle et les capacités du ministère face aux multiples problématiques déjà abordées, nous ne pouvons pas imaginer une vraie relance du secteur de l’Artisanat, sans réussir la relance économique du pays, une relance qui doit se reposer selon certains économistes sur l’investissement et la consommation qui sont les moteurs de la croissance et les locomotives de l’économie nationale. Un autre chemin de relance consiste à injecter de l’argent dans l’économie pour lui permettre de redémarrer, notamment dans les situations de crise et de récession. Le plan de relance par la dépense publique ou plan de relance keynésienne. Cela peut impacté le solde de l’Etat dans un premier temps mais il entraînera une augmentation des besoins, relaçant les investissements des fournisseurs (outils de production, embauches...), diminuant le chômage, augmentant le pouvoir d’achat et, in fine, engendrant un effet multiplicateur dans tous les secteurs d’activité. Ce plan de relance keynésienne a été formalisé par l’économiste John Maynard Keynes après la crise de 1929.

Quelque soit le plan choisi, Le Maroc choisira son nouveau modèle de développement, et les responsables du secteur de l’Artisanat feront de même et choisiront les grands axes stratégiques du développement de l’Artisanat. On espère que le gouvernement marocain offre plus de considération au secteur de l’Artisanat.

Par Mohamed Riffi Amarti – 01/02/2021


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